Une affaire de harcèlement sexuel fait scandale dans l’armée

Publié le par Nunca mas

PUBLIÉ LE 04/05/2012 09:18 - MODIFIÉ LE 04/05/2012 À 09:22 | AVEC AGENCE


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Le porte-avions Charles-de-Gaulle/Photo d'Eric Feferberg AFP

 

Il s’agit d’une première dans l’univers très fermé de la Marine nationale.

Une femme-matelot de 26 ans a décidé de porter plainte contre l’un de ses supérieurs pour harcèlement sexuel, à Metz. La jeune femme aurait subi dès son embauche en juillet dernier des réflexions et des geste déplacés à répétition de la part de son premier-maitre, grade équivalent à l’adjudant. Employée comme secrétaire au Centre d'information et de recrutement de la Marine (CIRFA) de Metz, la victime présumée aurait eu d’emblée interdiction de porter des pantalons et son supérieur se serait placé derrière elle à chaque sortie jogging », afin de « profiter du spectacle » et lui taper sur les fesses à l’occasion pour l’encourager à aller plus vite.


L'administration tente d'étouffer l'affaire


« Avances répétées », allusions sexuelles, petits surnoms évocateurs ou même blagues libidineuses du genre : « A la Saint-Valentin, les amoureux se tiennent par la main et à la Sainte-Brigitte, on se tient par… »… La jeune femme a tout enduré et surtout elle a tenté en vain de repousser les assauts du premier-maître.

En décembre dernier, elle commence à parler de son histoire mais se retrouve à tort orientée vers l’inspection du travail : «Et là, c'est le drame dans le drame», commente son avocate Me Elodie Maumont. En effet, l'instance n'est pas compétente s'agissant de militaires et son interlocuteur prévient alors le premier-maître. Ce dernier convoque alors en urgence la jeune femme pour lui faire signer une demande de résiliation de contrat. «C'est un vrai guet-apens», dit l'avocate qui a déposé plainte contre l'inspecteur du travail pour violation du secret professionnel et abus d'autorité.


En plein débat sur le harcèlement sexuel

 

Cette affaire, jugée comme exceptionnelle au sein de l’armée, relance le débat sur le statut particulier des militaires au regard de la loi. « Leur statut est régi par le code de la Défense dans lequel, contrairement à la loi de 83, il n'y a aucune disposition sur le harcèlement moral ou sexuel », explique Me Élodie Maumont. « Tout relève donc de l'exercice de commandement, abus ou pas ». L’Adefdromil (Association de défense des droits des militaires) a même interpellé le ministre de la Défense, Gérard Longuet, et le ministre du Travail, Xavier Bertrand, afin qu’ils interviennent.

Ce scandale éclate alors que le Conseil constitutionnel doit se prononcer ce vendredi sur la redéfinition de la notion de harcèlement sexuel dans les entreprises. Le premier-maitre mis en cause a quant à lui été entendu dans le cadre d’une enquête interne et suspendu de ses fonctions durant 10 jours.

 

 

 

Consulter l'article original : http://www.ladepeche.fr/

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