TOUJOURS LA VIOLENCE...
VIOLENCE CONJUGALE
Un homme a été mis en examen puis incarcéré hier soir. Il a poignardé sa compagne lors d'une énième scène de violence conjugale. Des violences qui l'avaient déjà amené en prison
La cicatrice part de la commissure des lèvres jusqu'à l'oreille gauche. Une balafre effrayante, trace indélébile sur le visage d'une jeune femme de 22 ans. Le couteau a également touché un poumon quand il s'est planté sur le thorax. C'était dans la soirée de jeudi dernier, rue de la Flambère pas très loin de l'hôpital Purpan, à Toulouse. Et d'ailleurs, sans l'intervention rapide d'un voisin qui a tout de suite amené la victime à l'hôpital, peut-être que cette jeune mère n'aurait pas survécu. Après plusieurs jours de soins intensifs, la victime reste hospitalisée mais ses jours ne sont plus aujourd'hui en danger.
L'homme qui l'a frappé, le père de son fils, l'homme qu'elle est même venue défendre voilà quelques mois devant le tribunal correctionnel redort depuis hier soir à la maison d'arrêt de Seysses. Pas un voyou, pas un méchant. «Une sorte de gros nounours plutôt gentil et bien élevé», lâche un proche du dossier. Enfin sauf avec sa compagne avec laquelle il entretenait depuis longtemps des rapports compliqués, fondé sur la violence.
Officiellement séparé, ou en cours de séparation, le suspect s'est rendu jeudi dernier à son ancien domicile pour, semble-t-il, récupérer des papiers en vue d'un divorce. Il aurait alors croisé la mère de son enfant qui sortait de chez elle avec une cousine. Et cette confrontation non prévue a viré à l'affrontement et aux coups. C'est la mère de la victime qui est intervenue pour séparer le «couple» et éviter que l'altercation finisse encore plus mal.
Pendant que la victime était évacuée vers les urgences de l'hôpital, l'agresseur avait disparu. Pendant plusieurs jours, malgré les recherches, il est resté introuvable. Finalement, il s'est présenté lundi en début d'après-midi aux enquêteurs de la brigade criminelle de la sûreté départemental. Présenté hier au parquet puis à un juge d'instruction, il a été mis en examen pour «tentative d'assassinat» et écroué.
Préméditation contestée
Lors de sa garde à vue, puis hier en fin de journée devant la juge d'instruction Dorothée Juillan, Samii, 28 ans, n'a pas contesté les coups de couteau. «Ce qui s'est passé dans la tête de ce garçon est difficile à expliquer. Il admet les violences, les coups. Il regrette profondément. En revanche il affirme que jamais il ne s'est rendu à son ancien domicile pour tuer cette jeune femme», argumente Me Alexandre Parra-Bruguière. L'avocat rejette la préméditation. «Elle ne résiste pas à une analyse objective du dossier».
Dans ce couple, amour et violence cohabitait depuis presque le début de cette relation trop passionnée. Deux fois, en 2011 et 2012, Samii a été condamné pour violences conjugales. Il a quitté la prison en février après plusieurs mois de détention. Un séjour à cause des précédentes violences conjugales. Sa compagne l'avait défendu devant le tribunal et elle le visitait régulièrement lors de sa détention.