LES SAMEDIS DE LA TRAVERSÉE : le 28 janvier 2012, LA FEMME VIEILLISSANTE

Publié le par Nunca mas

 

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De la femme à la vieille.


La beauté a un âge. Dans notre société, la beauté est l’attribut exclusif de la jeunesse, pour les autres, on parle volontiers de sagesse mais l’esthétique a tranché.

Elle s’appuie sur la nature. Il y a un temps pour tout.

Est-ce les femmes qui dénaturent l’ordre des choses en voulant être éternellement désirables ? Ou est-ce les pubs télé, les magazines, le cinéma qui ont trop vite fait d’omettre, de cacher la femme qui vieillit. Etant donné que l’on ne peut échapper au dictat du monde vivant, l’on ne vit pas nos rides,
on les subit. 

 

- Carole COLLAUDIN -

 

Lecture :

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Lecture d’un extrait de L’Amant de Marguerite Duras par Nathalie MATHEU.


 

Diptyque:

"Le temps"

montage le temps WEB  

 

Je parle du temps

De celle qu’on est, qu’on a toujours été, tout en étant en perpétuel changement.

Les secondes passent, incognito ?

Les années coulent, visiblement ?

 

Seconde’

Je suis toujours la même.

Je ne serai plus jamais la même.


Carole COLLAUDIN

 

 

Transformiss, esthétiquement vivante

Moona MARTINEZ MUNIZ et Carole COLLAUDIN 

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Impression numérique sur bâche
130x200

 

A la déconstruction des traces d’une histoire, s’ajoute les critères esthétiques
dictés par la société contemporaine.

Cette déconstruction passe tour à tour par l’effacement des traits
et la redéfinition de la forme.
  

 

Performance 60.25

 

Musique et concept de Jean-Luc ÉLIE
Photos du diaporama de Michel BRIAU et Jean-Luc ÉLIE
Mise en images de Michel CHEVALIER 
Mise en corps par Carole COLLAUDIN

60.25 « En six sextants et 25 secondes » de Jean-Luc ELIE 

Œuvre video-musicale en six parties de 10 minutes appelées « SEXTANT » (60 minutes d’arc) et une partie de 25 secondes qui conclue le parcours. Elle sera produite sur DVD et utilisera les meilleurs moyens d’exécution disponibles (vidéoprojecteur et système audio). Le public doit être le plus possible immergé dans l’exécution. Il doit être exécuté, pris dans les filets et les mailles lumineuses et acoustiques. Cette œuvre agit autant sur le corps que sur l’esprit (qui n’est rien qu’un morceau du corps). La pression acoustique doit être apte à mettre en vibration les masses corporelles les plus lourdes.

 

L’intention

 Cette histoire acoustique et photonique coule dans le sillon d’un scénario existentiel qui va de la naissance à la mort, comme tout bon parcours existentiel.

Chaque sextant est une période, une lumière, un climat, un âge, une incarnation, un champ, une position sur la ligne du temps, un début et une fin. Chaque sextant contient et se fonde sur la fréquence de 60,25 Hz qui correspond à un Si dans la gamme tempérée de notre occident à 440 Hz.

Chaque sextant contient et se fonde sur un tempo de 60.25 battements par minute ou l’un de ses multiples (120.50 le plus souvent). Cette existence musicale, cette entité d’ondes acoustiques, immortelle par la magie de l’enregistrement et du clonage d’information, ne se raconte pourtant pas à l’identique, ne se répète pas sans modification. Les facteurs environnementaux sont à l’œuvre comme dans l’expression d’un génome. L’instant Magique est possible.

Le premier sextant est un commencement, balbutiant, maladroit, explorant progressivement les possibles, imaginant à voix hautes les plus étranges chimères, trouvant par moments des épanouissements, des évanouissement, et des illusions de plénitudes. Les deux sextants suivants affermissent les découvertes, posent des jalons, des bornes, enferment dans des mots et des schémas. Ils construisent dans la certitude d’une vision fiable, d’un futur d’équilibre et de stabilité. Ils expérimentent sans peur, sûrs de leur pouvoir, sûrs de leur vouloir.

 La fondamentale à 60,25 Hz ouvre le premier sextant. C’est OM. C’est la synchronisation vibratoire, la cristallisation du réel, le silence qui occulte tous les bruits. C’est le reste quand tout le reste a disparu. C’est la note-âme qui passe à travers, qui subsiste malgré la disparition. C’est le saut dans le vide, c’est le rayonnement de fond de l’univers, qui ici n’est pas un bruit blanc, fait de toutes les fréquences, mais une parfaite sinusoïde ondulant dans le champ des fluctuations quantiques. C’est le serpent qui échappe au déluge, à l’Apocalypse, pour fonder une nouvelle structure à l’échelle de l’univers. Les empilements se forment par sympathie, par intelligence, par génie, par nécessité et par ce que nous prenons pour le hasard. Ils cherchent à rejoindre un hypothétique et très mystico-théorique ciel, un point Omega, un climax, une apogée, juste pour expérimenter les équilibres, les lois impitoyables de l’insondable réalité. Les cadences, les rythmiques se succèdent avec plus ou moins de bonheur. L’immobilité et l’équilibre sont les buts ultimes. Mais ils s’esquivent sans fin dans une danse éternelle dont l’énergie inertielle invisible semble inépuisable. Le chant veut rejoindre la Zeuhl. vibration fondamentale, socle du vide quantique, base rythmique des « cordes », briques de l’Etre. OM est il à 60 ,25 Hz ? Cherchons. Testons. Envisageons les propriétés fonctionnelles de cette production avec l’extravagance qui convient.

Que peut-on attendre de la musique ? Peut-on créer quelque chose avec de la musique ? Le verbe divin, origine de l’être, est-il de la musique ? A défaut de ré-agencer la matière, à l’instar des nanotechnologies, pouvons nous espérer un réassemblage mental, psychique, la construction d’une architecture harmonieuse de charges neuronales ? Une cathédrale de lumière enfermée au secret d’une glande molle et blanchâtre, siège de l’existence révélée de l’Etre.

 Peut-on apprendre quelque chose par la musique ? A-t-elle le pouvoir de dire à la pensée, ou bien parle t’elle exclusivement dans les cavernes profondes ou règnent nos maitres et nos daïmons. De l’air aux tympans, des tympans aux osselets, à la cochlée, au cortex, puis rebondissant comme une boule de billard, absorbé par l’éponge cérébrale, partout et nulle-part. Mystère de la cognition, de la sensibilité, des règles de l’émotion esthétique.

Peut-on rendre un homme heureux, sans doute. Peut-on le rendre fou ? Peut-on le faire régresser, voyager, voir au plus profond de l’histoire de l’émergence qui nous fonde ? L’onde acoustique ne s’adresse pas qu’aux tympans. Il parait évident qu’elle prend chaque atome du corps et de tout ce qu’elle touche pour le faire danser à son rythme.

 

Nous baignons dans un fluide qui nous agite comme des diapasons.

Cette agitation pourrait bien parvenir à décoller la pulpe mémorielle qui a trop longtemps décanté.

Une résonance parfaite, une onde acoustique stationnaire, pourrait-elle engendrer une rupture du continuum spatio-temporel ? Pourrait-elle induire le nucleus d’une catastrophe universelle semblable au fameux Big-Bang ? Big Sound serait plus juste. Une annihilation par superposition d’un spectre négatif sur la musique des sphères est-elle possible ? Quel bonheur, quelle découverte ! Malheureusement trop vite vouée à l’oubli. Ni possible, ni souhaitable, ni rien d’autre que prétentieuse, ambitieuse, folle, stupide. Pourtant une œuvre d’art devrait être opérante, fonctionnelle, active. Elle doit agir, c’est une machine, un outil. Si elle ne change rien, à quoi sert-elle ? Elle est comme un flux de la volonté qui traverse tout, qui absorbe tout, qui transforme tout. Ou elle n’est pas.

Le sextant 3 s’ouvre sur un consentement de grâce, par une tranquille promenade entre les masses sonores et les nappes d’altitudes. On plane parmi les nuages, rien ne semble vraiment consistant, rien ne dérange un ordre cosmogonique qui ne peut qu’occulter un grand démontage, une grande saignée, une destruction, un effondrement, un marasme occulte. Le sextant 4 prend alors un tour triomphant et arrogant. Sûr de sa force, il exulte, près à en découdre. Mais le doute et la désillusion ne tarde pas à poindre. En découdre avec quoi, avec qui. Oubli d’un sens toujours aperçu, bien souvent perdu de vue. C’est au sextant 5 que tout se dérègle et retombe en dessous du niveau d’origine. Perte des repères, enfermement dans les repères, fatigue d’être, sentiment d’inutilité et de vide. Le sextant 5 est une profonde dépression, pleine de bon sens et de lucidité. Nul ne connait vraiment la force invisible qui donne le signal et les modalités de la remontée. Contre toute logique elle s’amorce pour rejoindre le point d’épuisement, l’ultime quanta qui s’expire dans le saut traversant le miroir. Expiration douce porteuse de la note fondamentale. Mort-naissance. Sextant 1.

Eternel retour du même. Joie de l’existence. Métaphysique circulaire.


 

Portraits de femmes de Carole COLLAUDIN

 

Portraits de femmes


et proposition de shooting lors de la soirée sur ce même thème avec Soizic.   

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